VERSEAU "Symbolisme

               Du 20 Janvier au 19 Février

 Onzième signe du zodiaque: 300 à 330 degrés  -  Élément: AIR  -  Signe: Fixe  -  Maîtres: Saturne, et secondairement: Uranus  -  Saison: Hiver  -  Correspond à la période de l'apparition des racines  -  Correspondances anatomiques: les chevilles, les veines, les artères.

On dépeint souvent le natif du verseau comme un être égoïste et instable. En réalité, il cherche son indépendance, à l'instar des racines qui poussent en secret sous la terre et qui révèlent que la semence s'est déjà transformée en plante. Ainsi, le signe du Verseau correspond à une volonté de créer ses propres racines originales, autonomes, uniques. Quant à son instabilité, il serait pus juste de dire qu'il s'agit là de l'expression impulsive et spontanée d'un grand pouvoir d'adaptation qui le conduit naturellement à renverser les valeurs, à relativiser les situations, à cultiver le paradoxe. Bien sûr, parfois son esprit non conformiste le pousse à la révolte, à la contestation ou à la contradiction systématique. C'est donc beaucoup plus un sens aigu de l'opportunité, un manque d'amour-propre et un amour démesuré de la liberté qui l'animent. En effet, le Verseau est un signe libérateur. Leur ouverture d'esprit, leur dynamisme, leur habileté relationnelle, leur sens inné de la collaboration font des natifs de ce signe des êtres libres, libéraux, libérateurs et solitaires.

Symbolique: Symbolise dans la nature la première assimilation de la graine nouvellement semée qui s'intègre au milieu terrestre. Ce signe d'air-Fixe ne représente ni le lien de l'esprit des Gémeaux, ni le lien du coeur de la Balance, mais celui de l'âme révélé par le monde des affinités électives dont l'aboutissement est celui de la fraternité universelle. Face au Lion qui personnifie l'accomplissement de l'individu dont la volonté est toute au service du Moi, le Verseau représente l'accès au stade supérieur de la Personne par l'acceptation d'autrui et jusqu'à la destination à l'appartenance universelle. La tradition a fait de Saturne la planète rectrice de ce signe: ici, le don Saturnien n'est plus un devoir mais une joie, le désir de se perdre en accomplissement. Depuis la découverte des nouvelles planètes, Uranus est son second maître.
Le natif du signe du Verseau est un être intelligent qui exerce une grande attraction sur son entourage. Il est de nature idéaliste et transmet son enthousiasme à son entourage. Le Verseau est doté d'une forte personnalité dont il se sert pour faire passer ses idées. Le natif de ce signe est parfois difficile à cerner, c'est un avant-gardiste.

Psychologie: A l'opposé du Lion herculéen, le Verseau séraphin est d'une nature intime, angélique, qui appartient plus au ciel qu'à la terre, tendant à se libérer spontanément du poids des éléments matériels et à s'éloigner de l'instinct ressenti comme une opacité contraire à sa nature aérienne, volatile, transparente, toute de limpidité spirituelle. Il a le don de se détacher de lui-même, de se dégager de ses pulsions instinctuelles au point de les voir comme un étranger, la passion le touchant mais sans le troubler. La haine est bannie de son coeur et il a le don de prendre du large face aux contingences matérielles et aux misères de la vie qui ne l'atteignent pas. Il en tire une certaine sérénité, une harmonie de caractère, une facilité à vivre et une certaine aspiration idéaliste et spirituelle. Sa disposition effective fondamentale est l'oblativité: le don de soi est un instinct sûr parce qu'il appartient non à soi mais à autrui, étant par excellence l'homme de l'accueil, du conseil, du secours; d'où le sens de l'amitié si prononcé chez lui. Il est souvent de petite constitution, mais il a le don de compenser une infériorité physique par une supériorité intellectuelle, morale ou spirituelle.

Dialectique: Ce type débouche sur deux voies, suivant sa dominante Saturnienne ou Uranienne.

a) La sagesse Saturnienne: Cette tendance à planer au-dessus des choses l'éloigne peut-être du réel ( d'où une certaine schizoïdie, mais il est un  être sain), mais lui permet d'atteindre un certain point d'altitude qui répond à son besoin de clarté et d'idéal. S'il ne s'égare pas dans le dépaysement d'une âme inquiète qui flotte dans la vie faute de se concrétiser suffisamment, il se trouve dégagé, délesté de tout ce qui épaissit un être. Il vit en marge des pesanteurs emprisonnantes de l'instinct, en direction de ce monde suprasensible qu'il peuple d'images, de sensations, de visions. Il consent à ne plus s'appartenir et à se donner à une destinée extra-personnelle faite de dépossession, de décantation, de purification. Saisi d'un immense désistement, cette grâce ou cette sagesse le rend à la condition humaine dans une réconciliation de l'homme avec l'univers.

b) L'aventure Uranienne: Face à la grâce il y a la puissance, le rêve surhumain, l'aventure prométhéenne. Ce type vit dans un climat de haute tension et a une folle soif de démesure. Inadapté, excentrique, originale ou révolté " il ne veut pas être comme les autres", il est cet indépendant, cet individualiste braqué qui aspire à éviter les sentiers battus, rompre avec les routines et préjugés, négliger les contingences, mépriser les conventions, bousculer les usages établis de la morale et de la société. Ce qu'il veut, c'est la nouveauté, le modernisme, le " dernier cri". Ce qui le tente, c'est la révolution, le record, la frénésie, le besoin d'aller jusqu'aux limites extrêmes de son pouvoir, de reculer à l'infini les limites de l'impossible, la recherche de l'absolu.

Destinée: Souvent l'existence ( pour le second type surtout) est instable et pittoresque, non dépourvue de " tuiles " et de coups de chance inattendus. Ce qui compte, dans une telle vie, c'est moins le résultat matériel, auquel l'être porte un désintérêt parfois excessif, que cette " expérience humaine " qu'il a à coeur de réussir. Il ne s'agit pas d'être " quelqu'un " mais " quelque chose " en devenant le servant d'une vérité ou d'une nécessité sociale, souvent en " progressiste ", en esprit d'avant-garde, en anticipateur, en révolutionnaire.

CHARLES V: Avec le Soleil et la Lune en Verseau, Charles V est l'exemple même de la compensation d'une infériorité physique par une supériorité morale. Doté d'une constitution chétive, il souffrira toute sa vie d'une santé délicate. Néanmoins, précise son biographe Joseph Calmette, " le fait remarquable est que cette vie corporelle si pénible ait pu se concilier avec une des carrières royales les plus et les mieux remplies. En dépit de sa santé branlante, son aspect en imposait, et surtout son  égalité d'humeur, sa sérénité, qui rachetaient aux yeux des sujets les déficiences du tempérament.

         

Biographie de Roi de France CHARLES V

Charles V de France, dit Charles le Sage (né à Vincennes, le 21 janvier 1338 - mort à Beauté-sur-Marne, le 16 septembre 1380), est roi de France de 1364 à 1380. Son règne marque la fin de la première partie de la guerre de Cent Ans : il réussit à récupérer toutes les terres perdues par ses prédécesseurs, restaure l'autorité de l'État et relève le royaume de ses ruines.

Il est, un temps, proche du mouvement réformateur. En 1357, il se retrouve à la tête d'une monarchie contrôlée, alors que son père Jean le Bon est prisonnier des Anglais. Bien que confronté aux ambitions de Charles de Navarre et aux manœuvres d'Étienne Marcel, il sauve la couronne des Valois alors que le pays sombre dans la guerre civile. Sacré en 1364, il restaure l'autorité royale en la fondant sur l'État de droit et en poursuivant la politique de monnaie forte instaurée par les conseillers de son père. Ce faisant, un parallèle s'établit entre son règne et celui de saint Louis, qui reste la référence du bon gouvernement pour l'époque.

Il formalise la décentralisation du pouvoir par la politique des apanages sur lesquels il garde autorité en les finançant grâce à l'instauration d'impôts durables. Ces nouvelles ressources lui permettent de doter la France d'une armée permanente qui, associée aux armées de ses frères, permet de se débarrasser des Grandes compagnies qui ruinent le pays, puis de vaincre les Anglais. Cette victoire est aussi acquise par les succès diplomatiques qu'il obtient en retournant les vassaux gascons favorables à l'Angleterre et en isolant celle-ci du reste de l'Europe. Cette reconquête s'effectue en grande partie en encourageant le sentiment national naissant, transformant les Anglais en envahisseurs.

Son règne est enfin marqué par le grand Schisme d'Occident, qu'il n'a pas pu ou voulu empêcher.

Ascendance

Charles V est issu de la branche royale des Valois de la dynastie capétienne. Il est le fils de Jean II dit le Bon et de Bonne de Luxembourg, et le frère de Louis, duc d'Anjou, de Jean, duc de Berry et de Philippe, dit le Hardi, duc de Bourgogne.

Descendance

Marié à Jeanne de Bourbon, avec laquelle il partage des liens de consanguinité (elle est petite-fille de Philippe III et ils descendent tous deux de Louis Ier de Bourbon) le 8 avril 1350, il a neuf enfants dont deux seulement atteignent l'âge adulte. La pathologie psychiatrique de Charles VI pourrait être liée à cette consanguinité: Jeanne (1357-1360), Jean (1359-1364), Bonne (1360-1360), Jean (1360-1366)

Charles (1368-1422), qui devient roi à la mort de son père en 1380 sous le nom de Charles VI, mais devient fou à partir de 1392. Marie (1370-1377), Louis (1372-1407), qui reçoit en 1392 le duché d'Orléans en apanage sous le nom de Louis Ier. Isabelle (1373-1378), Catherine (1378-1388) qui devient duchesse de Berry et comtesse de Montpensier en 1386 à la suite de son mariage avec Jean II de Berry.

De sa maîtresse Biette de Casinel : Jean de Montaigu (1365-?)

Aspect physique et personnalité

Portant les séquelles d'une maladie de jeunesse contractée en 1349, il n'est pas si chétif qu'on l'a écrit (73 kg en 1362 après une longue maladie et 77,5 kg en 1368), mais sa santé fragile l'écarte des tournois et des champs de bataille : sa main droite est si enflée qu'il ne peut manier d'objets pesants. Il n'en a pas moins un sens aigu de la majesté royale. Il a l'esprit vif, et il est proprement machiavélique : sa biographe Christine de Pisan le décrit « sage et visseux » (retors) et Jean de Gand le qualifie de « royal attorney ». Son tempérament tranche avec celui de son père Jean le Bon, dont la grande sensibilité se traduit par des explosions de colères non contenues, et qui ne s'entoure que de personnes avec lesquelles il a des liens d'amitié. Très tôt, la mésentente est manifeste entre père et fils aux personnalités si dissemblables.

Charles V est très instruit : Christine de Pisan le décrit comme un intellectuel accompli maîtrisant les sept arts libéraux. Mais c'est aussi un roi très pieux et superstitieux. Le sort s'acharnant longtemps à ne pas lui donner d'héritier, et étant sujet à de nombreux problèmes de santé devant lesquels la médecine de l'époque reste démunie, Charles se révèle très dévot et adepte de l'astrologie.

Il soutient l'expansion de l'ordre des Célestins et le septième des livres de sa bibliothèque sont des ouvrages d'astronomie, d'astrologie ou d'art divinatoire. Cependant, cela va à l'encontre de la doctrine de l'Église et de l'Université à l'époque ainsi que celle de ses conseillers : ces croyances restent dans la sphère privée du roi et n'interfèrent pas dans ses décisions politiques.

Petite enfance

Il est éduqué à la cour avec une bande d'enfants d'âge similaire dont il restera proche : Philippe d'Orléans son oncle, ses trois frères Louis, Jean et Philippe, Louis de Bourbon, Édouard et Robert de Bar, Godefroy de Brabant, Louis d'Étampes, Louis d'Évreux (frère de Charles le Mauvais), Jean et Charles d'Artois, Charles d'Alençon et Philippe de Rouvre.

Son précepteur est probablement Sylvestre de la Servelle, qui lui inculque le latin et la grammaire. Sa mère et sa grand-mère paternelle meurent de la peste en 1349, alors qu'il vient de quitter la cour pour se rendre dans son apanage du Dauphiné. Son grand-père, Philippe VI, meurt peu après en 1350.

Premier Dauphin de la maison de France

Le comte Humbert II, ruiné du fait de son incapacité à lever l'impôt et sans héritier après la mort de son fils unique, vend le Dauphiné, terre du Saint Empire romain germanique. Ni le pape ni l'empereur ne se portant acquéreurs, l'affaire est conclue avec Philippe VI.

Selon l'accord, il doit revenir à un fils du futur roi Jean le Bon. C'est donc Charles, en tant que fils aîné de ce dernier, qui devient le dauphin. Il n'a que onze ans, mais est immédiatement confronté à l'exercice du pouvoir. Il prête serment aux prélats et reçoit l'hommage de ses vassaux.

Le 8 avril 1350 à Tain-l'Hermitage, le dauphin épouse sa cousine Jeanne de Bourbon. L'accord préalable du pape a été obtenu pour ce mariage consanguin qui est probablement à l'origine des troubles psychiatriques de Charles VI et de la fragilité des autres enfants de Charles V. Le mariage fut retardé par la mort de sa mère Bonne de Luxembourg et de sa grand-mère Jeanne de Bourgogne, emportées par la peste (il ne les a plus vues depuis qu'il est parti en Dauphiné). Le dauphin a lui-même été gravement malade d'août à décembre 1349. Les rassemblements étant limités pour ralentir la diffusion de la peste qui sévissait alors dans toute l'Europe, le mariage a lieu dans l'intimité.

Le contrôle du Dauphiné est précieux pour le royaume de France car il occupe la vallée du Rhône, un axe commercial majeur entre Méditerranée et nord de l'Europe depuis l'Antiquité, les mettant en contact direct avec Avignon, ville papale et centre diplomatique incontournable de l'Europe médiévale. En dépit de son jeune âge, le dauphin s'applique à se faire reconnaître par ses sujets, intercède pour faire cesser la guerre qui sévit entre deux familles de vassaux. Il acquiert ainsi une expérience qui lui sera fort utile.

Charles est rappelé à Paris à la mort de son grand-père Philippe VI et participe, le 26 septembre 1350 à Reims, au sacre de son père Jean le Bon, qui l'arme chevalier de l'ordre de l'Étoile à cette occasion. La légitimité de Jean le Bon, et celle des Valois en général, ne fait pas alors l’unanimité. Son père, Philippe VI, surnommé par certains le « roi trouvé », avait perdu toute crédibilité avec les désastres de Crécy, de Calais, les ravages de la peste et les mutations monétaires nécessaires pour soutenir les finances royales. Le clan royal doit donc faire face à une opposition émanant de toute part dans le royaume.

La première d’entre elle est menée par Charles II de Navarre dit le Mauvais, dont la mère Jeanne avait renoncé en 1328 à la couronne de France contre celle de Navarre. Charles II de Navarre est l’aîné d'une puissante lignée. Ambitieux, il parvient à cristalliser autour de lui, les mécontents des règnes des premiers Valois. Il est soutenu dans cette cause par ses proches et leurs alliés : la famille de Boulogne (le comte, le cardinal, leurs deux frères et leur parenté d'Auvergne), les barons champenois fidèles à Jeanne II de Navarre (la mère de Charles le Mauvais et petite-fille de la dernière comtesse de Champagne) et par les fidèles de Robert d'Artois, chassé du Royaume par Philippe VI. Il dispose par ailleurs de l'appui de la puissante Université de Paris et des marchands du Nord-Ouest pour lesquels le commerce trans-Manche est vital.

La Normandie pose problème au clan royal. Le duché, dépend autant économiquement des échanges maritimes à travers la Manche que ceux par transport fluvial sur la Seine. La Normandie n'est plus possession anglaise depuis 150 ans, mais les propriétaires fonciers (nobles et clergé) ont des terres de part et d'autre de la Manche (depuis la conquête normande de l'Angleterre, puis par le jeu successif des alliances matrimoniales). Dès lors, se ranger officiellement derrière l'un ou l'autre souverain pourrait entraîner une confiscation d'une partie de leurs terres ; c'est pourquoi la noblesse normande se regroupe en clans solidaires qui lui permettent de pouvoir faire front. Ainsi obtient-elle des chartes garantissant au duché une grande autonomie. Raoul de Brienne est un exemple significatif : il mène une politique étrangère indépendante, et s'il commande l'armée française envoyée en Écosse en 1335, c'est en tant que capitaine général engagé par contrat et non comme l’obligé du roi.

Toutefois, la noblesse normande n’est pas, et ce depuis longue date, indemne de divisions ; les comtes de Tancarville et d'Harcourt se livrent à une guerre sans merci depuis plusieurs générations. Pour avoir l'appui d'une partie des barons normands, les rois de France soutiennent les comtes de Tancarville, auxquels ils ont confié la charge de chambellan de l'Échiquier de Normandie. Cette cour, qui rend justice de manière indépendante, est une charge de grande importance et revient pratiquement à celle exercée par un duc de Normandie. Cependant, afin d’éviter toute éventuelle allégeance de seigneurs normands à Édouard III qui, lors de la déclaration de guerre, a fait valoir ses droits à la couronne de France, Philippe VI a été contraint de composer avec le clan des d'Hartcourt. Il nomme ainsi Godefroy de Harcourt, capitaine souverain en Normandie. Logiquement, Jean le Bon quand il était duc de Normandie a lié des liens étroits avec les Tancarville qui représentent le clan loyaliste. Or, le vicomte Jean de Melun a épousé Jeanne, la seule héritière du comté de Tancarville. Par la suite, ce sont les Melun-Tancarville qui forment l'ossature du parti de Jean le Bon, alors que Godefroy de Harcourt est le défenseur historique des libertés normandes et donc du parti réformateur. Le rapprochement entre ce dernier et Charles de Navarre, celui-ci se posant en champion des réformateurs, va de soi.

Le 19 novembre 1350, Jean le Bon, à peine sacré roi de France, fait arrêter puis exécuter Raoul de Brienne, comte de Guînes et connétable de France. Il semble que celui-ci devait rendre hommage à Édouard III, ce qui aurait été catastrophique pour le nouveau roi car aurait ouvert la porte à d'autres défections vers le camp anglais. Pour éviter ces défections éventuelles, l'affaire est réglée dans le secret. Or, l'opacité totale qui entoure cette exécution a un effet complètement contre-productif et alimente les rumeurs. Une grande partie de la noblesse normande et les nombreux soutiens du connétable se rallient au camp navarrais : les seigneurs normands et la noblesse du Nord-Ouest (de Picardie, d'Artois, du Vermandois, du Beauvaisis et de Flandre dont l'économie dépend des importations de laine anglaise), ainsi que les frères de Picquigny, fidèles alliés du connétable. Au lendemain de la mort de ce dernier, Charles le Mauvais écrit au duc de Lancastre, fils d'Édouard III : « Tous les nobles de Normandie sont passés avec moi à mort à vie ».

Brillant orateur et habitué à la monarchie contrôlée par sa fréquentation des cortes navarraises (l’équivalent des États généraux), Charles le Mauvais se fait le champion de la réforme d'un État jugé trop arbitraire, ne laissant plus voix ni à la noblesse ni aux villes (Jean le Bon gouverne avec un cercle de favoris et d'officiers d’ascendance parfois roturière). À l'inverse de son père, Charles V ne considère pas le pouvoir du roi comme légitime, mais relevant de l’acquis; il doit, selon lui, s’obtenir grâce à l'approbation de ses sujets et nécessite une grande capacité d'écoute. Cette vision des choses lui permet de se rapprocher des nobles normands et du courant réformateur, et donc de Charles de Navarre.

La puissance du Navarrais est telle que, le 8 janvier 1354, il fait assassiner en toute impunité son rival Charles de la Cerda (le favori du roi), assumant ouvertement ce crime. Il obtient même, lors du traité de Mantes, des concessions territoriales et de souveraineté grâce à la menace d'une alliance avec les Anglais. Mais à Avignon, Français et Anglais négocient une paix qui empêcherait Charles de Navarre de compter sur le soutien d'Édouard III et l'éloignerait définitivement du pouvoir ; il conclut donc avec les Anglais un traité au terme duquel le royaume de France serait tout simplement partagé,. Un débarquement anglais est prévu pour la fin de la trêve qui expire le 24 juin 1355.

Le roi Jean missionne le dauphin en mars 1355 pour organiser la défense de la Normandie, ce qui passe par la levée de l'impôt nécessaire. La tâche est difficile du fait de l'influence grandissante de Charles le Mauvais qui, en vertu du traité de Mantes, a un statut proche de celui de « duc » et, susceptible de s'allier à Édouard III, peut à tout moment ouvrir les portes de la Normandie à l'Anglais. Le dauphin sait se faire accepter. Les Normands rechignent d'autant plus à faire rentrer les taxes que les Navarrais les y encouragent, mais l'argent récolté est redistribué aux seigneurs qui ont bien voulu consentir à tailler leurs sujets. Il reste peu de finances pour équiper des hommes d'armes, mais le dauphin y gagne des sympathies. Ses capacités d'écoute lui permettent d'éviter la guerre en obtenant en juin une réconciliation entre le Navarrais et le roi qui est scellée par une cérémonie à la cour le 24 septembre 1355. Édouard III prend ombrage du nouveau revirement de Charles de Navarre (il se méfie désormais de ce concurrent à la couronne de France trop gourmand et trop retors): le débarquement promis n'a pas lieu.

La tentative de fugue

L'oncle du dauphin et empereur Charles IV, subissant une offensive diplomatique de la part des Anglais, et inquiété par l'influence grandissante des Français sur l'ouest de l'empire (la Bourgogne, le Dauphiné et de nombreuses places fortes sont contrôlés par les Français), menace de renégocier son alliance avec son beau-frère Jean le Bon et émancipe le duc de Bourgogne pour ses possessions en terre d'empire (du fait de son jeune âge, ses terres sont gérées par son beau-père, le roi de France). Le roi fait montre d'intransigeance et la tension monte. Charles, qui est très proche de son oncle et risque d'y perdre le Dauphiné, est opposé à la façon de procéder de son père. Monté contre lui par Robert Le Coq (l'un des plus fervents Navarrais, jouant double jeu auprès de Jean le Bon) qui ne cesse de lui assurer que son père cherche à l'évincer du pouvoir, il organise avec le concours du parti navarrais une fugue visant à rencontrer l'empereur, lui prêter l’hommage et apaiser les tensions. Elle doit avoir lieu en décembre 1355. Le roi, mis au courant du complot par Robert de Lorris, convoque son fils et lui confie la Normandie en apanage pour le rassurer sur ses sentiments envers lui et contrer le travail de sape des Navarrais.

Duc de Normandie

Le 6 janvier 1356, Charles devient ainsi Charles Ier de Normandie. Mais Jean le Bon, averti du complot de partage du pays ourdi par Charles le Mauvais et les Anglais à Avignon, se décide à mettre le Navarrais hors d'état de nuire.

Le 5 avril 1356, le dauphin Charles a convié en son château de Rouen toute la noblesse de la province, à commencer par le comte d'Évreux, Charles le Mauvais, pour fêter son intronisation en Normandie. La fête bat son plein lorsque surgit Jean II le Bon, coiffé d'un bassinet et l'épée à la main, qui vient se saisir de Charles le Mauvais en hurlant : « Que nul ne bouge s'il ne veut être mort de cette épée! ». À ses côtés, son frère Philippe d'Orléans, son fils cadet Louis d'Anjou et ses cousins d'Artois forment une escorte menaçante. À l'extérieur, une centaine de cavaliers en armes tiennent le château. Le roi se dirige vers la table d'honneur, agrippe le roi de Navarre par le cou et l'arrache violemment de son siège en hurlant : « Traître, tu n'es pas digne de t'asseoir à la table de mon fils! ». Colin Doublet, écuyer de Charles le Mauvais, tire alors son couteau pour protéger son maître, et menace le souverain. Il est aussitôt appréhendé par l'escorte royale qui s'empare également du Navarrais. Excédé par les complots de son cousin avec les Anglais, le roi laisse éclater sa colère qui couve depuis la mort, en janvier 1354, de son favori le connétable Charles d'Espagne.

Assassinat de Charles de la Cerda.

Malgré les supplications de son fils qui, à genoux, implore de ne pas le déshonorer, le roi se tourne vers Jean d'Harcourt, infatigable défenseur des libertés provinciales, mais qui a été mêlé à l'assassinat de Charles de la Cerda. Il lui assène un violent coup de masse d'armes sur l'épaule avant d'ordonner son arrestation. Le soir même, le comte d'Harcourt et trois de ses compagnons, dont l'écuyer Doublet, sont conduits au lieu-dit du Champ du Pardon. En présence du roi, le bourreau, un criminel libéré pour la circonstance qui gagne ainsi sa grâce, leur tranche la tête.

Deux jours plus tard, la troupe regagne Paris pour célébrer la fête de Pâques. Charles le Mauvais est emprisonné au Louvre, puis au Châtelet. Mais la capitale n'est pas sûre, aussi est-il finalement transféré à la forteresse d'Arleux, près de Douai, terre d'Empire depuis le mariage en 1324 de Marguerite II de Hainaut avec Louis IV de Wittelsbach, l'empereur romain germanique.

Incarcéré, Navarre gagne en popularité ; ses partisans le plaignent et réclament sa liberté. La Normandie gronde et nombreux sont les barons qui renient l'hommage prêté au roi de France et se tournent vers Édouard III d'Angleterre. Pour eux, Jean le Bon a outrepassé ses droits en arrêtant un prince avec qui il a pourtant signé la paix. Pire encore, ce geste est perçu par les Navarrais comme le fait d'un roi qui se sait illégitime et espère éliminer un adversaire dont le seul tort est de défendre ses droits à la couronne de France. Philippe de Navarre, frère de Charles le Mauvais, envoie son défi au roi de France le 28 mai 1356. Les Navarrais, et particulièrement les seigneurs normands, passent en bloc du côté d'Édouard III qui, dès le mois de juin, lance ses troupes dans de redoutables chevauchées, en Normandie et en Guyenne. Le 19 septembre, Jean le Bon est fait prisonnier par les Anglais, après la défaite de Poitiers.

En 1356, la guerre de Cent Ans tourne largement à l'avantage des Anglais. Le père de Charles et son frère Philippe sont emprisonnés à Londres. En tant que fils le plus âgé du roi, Charles doit reprendre en main le royaume. La noblesse française, qui tient son pouvoir de droit divin et doit donc le justifier sur le champ de bataille, sort complètement discréditée des désastres de Crécy et de Poitiers, d'autant que cette période correspond à une montée en puissance de l'artisanat et du commerce, et donc des villes, qui n'attendent que l'occasion de revendiquer une liberté et un pouvoir proportionnels à leur importance économique au sein de la société (en Angleterre les citadins ont été en mesure d'imposer la Grande Charte).

Le retour à Paris du dauphin Charles est difficile : il n'a que 18 ans, peu de prestige personnel (d'autant qu'il a quitté le champ de bataille de Poitiers contrairement à son père et son frère Philippe le Hardi), peu d'expérience et doit porter sur ses épaules le discrédit des Valois. Il s'entoure des membres du conseil du roi de son père, qui sont très décriés.

Les États généraux se réunissent le 17 octobre 1356. Le dauphin, très affaibli, se heurte à une forte opposition : Étienne Marcel, à la tête de la bourgeoisie, allié avec les amis de Charles II de Navarre, dit Charles le Mauvais, regroupés autour de l'évêque de Laon, Robert Le Coq. Les États généraux déclarent le dauphin lieutenant du roi et défenseur du royaume en l’absence de son père, et lui adjoignent un conseil de douze représentants de chaque ordre.

Les États exigent la destitution des conseillers les plus compromis (honnis pour avoir brutalement dévalué la monnaie à plusieurs reprises), la capacité à élire un conseil qui assistera le roi, ainsi que la libération du Navarrais. Le dauphin, proche des idées réformatrices, n'est pas contre l'octroi d'un rôle plus important des États dans le contrôle de la monarchie. En revanche, la libération de Charles de Navarre est inacceptable car elle mettrait fin au règne des Valois. Pas assez puissant pour pouvoir refuser d'emblée ces propositions, le dauphin ajourne sa réponse (prétextant l'arrivée de messagers de son père), congédie les États généraux et quitte Paris, son frère Louis le futur duc d’Anjou réglant les affaires courantes. Les États généraux sont prorogés et seront convoqués de nouveau le 3 février 1357.

Avant de partir, le 10 décembre 1356, le dauphin publie une ordonnance donnant cours à une nouvelle monnaie, ce qui lui permettrait de remplir ses caisses sans passer par les États. Il s'agit cette fois d'un renforcement monétaire de 25 %, ce qui avantage les propriétaires fonciers: c'est-à-dire la noblesse, le clergé et le patriciat urbain (qui possède une bonne partie de l'immobilier des grandes villes) donc les catégories sociales représentées aux états. Cela provoque une levée de boucliers de la population parisienne qui voit ses loyers croître de 25%. Étienne, lui, choisit le parti des compagnons et des boutiquiers contre la grande bourgeoisie et les spéculateurs qu'il tient pour responsables de ses malheurs dans la succession de Pierre des Essars: il devient maître de la rue. Des échauffourées éclatent et Étienne Marcel fait pression sur Louis d’Anjou puis sur le dauphin, qui doit révoquer l’ordonnance et rappeler les États généraux.

Pendant ce temps, le dauphin va à Metz rendre hommage à son oncle l'empereur Charles IV pour le Dauphiné, ce qui lui permet d'obtenir son soutien diplomatique. À son retour en mars 1357, il accepte la promulgation de la « grande ordonnance », esquisse d'une monarchie contrôlée et vaste plan de réorganisation administrative, mais obtient le maintien en captivité de Charles de Navarre. Une commission d'épuration doit destituer et condamner les fonctionnaires fautifs (et particulièrement les collecteurs d'impôts indélicats) et confisquer leurs biens. 9 conseillers du dauphin sont révoqués (Étienne Marcel tient sa vengeance contre Robert de Lorris). Six représentants des États entrent au conseil du roi, qui devient un conseil de tutelle. L'administration royale est surveillée de près : les finances, et particulièrement les mutations monétaires et les subsides extraordinaires, sont contrôlées par les États.

Un gouvernement du régent contrôlé par les États avec son assentiment est donc mis en place. Deux conseils cohabitent : celui du Dauphin et celui des États. Mais pour les réformateurs et particulièrement les Navarrais cela ne suffit pas : le retour du roi de captivité peut mettre fin à cet essai institutionnel. Étienne Marcel et Robert Le Coq organisent donc la libération de Charles de Navarre, qui peut prétendre à la couronne et est toujours enfermé. Cependant, pour se dédouaner face au dauphin, on donne à cette libération l’aspect d’un coup de force spontané de fidèles navarrais (les frères Picquigny).

Le retour de Charles de Navarre est méticuleusement organisé : il est libéré le 9 novembre, il est reçu avec le protocole réservé au roi dans les villes qu’il traverse, accueilli par les notables et la foule réunie par les États. Le même cérémonial se reproduit dans chaque ville depuis Amiens jusqu’à Paris : il est reçu par le clergé et les bourgeois en procession, puis il harangue une foule toute acquise, expliquant qu’il a été injustement spolié et incarcéré par Jean le Bon alors qu’il est issu de lignée royale.

Mis devant le fait accompli, le dauphin ne peut refuser la demande d’Étienne Marcel et de Robert le Coq et signe des lettres de rémission pour le Navarrais. Le 30 novembre, il harangue 10 000 Parisiens réunis par Étienne Marcel au Pré aux Clercs. Le 3 décembre, Étienne Marcel s’invite avec un fort parti bourgeois au conseil du Roi qui doit décider de la réhabilitation de Charles de Navarre, sous prétexte d’annoncer que les États réunis au Couvent des Cordeliers ont consenti à lever l’impôt demandé par le dauphin et qu’il ne reste que l’accord de la noblesse à obtenir. Le dauphin ne peut qu’acquiescer et réhabilite Charles le Mauvais.

Plus dangereux encore pour les Valois, les États doivent trancher la question dynastique le 14 janvier 1358. Charles le Mauvais exploite le mois d’attente pour faire campagne. Le dauphin se montre actif, en organisant la défense du pays contre les nombreux mercenaires qui, faute de solde, pillent le pays. Les maréchaux de Normandie, de Champagne et de Bourgogne se rendent à sa cour. Il cantonne à Paris une armée de 2 000 hommes venus du Dauphiné sous prétexte de protéger la ville des exactions des Grandes compagnies. Cela met la ville sous pression. Le 11 janvier, il s’adresse aux Parisiens aux Halles en expliquant pourquoi il lève une armée et en mettant en cause les États pour leur incapacité à assurer la défense du pays malgré l’argent prélevé lors des levées d’impôts : c’est un succès et Étienne Marcel doit organiser d’autres réunions noyautées par ses partisans pour le mettre en difficulté. Le 14 janvier, les États n’arrivant à s’entendre ni sur la question dynastique, ni sur la levée d’un nouvel impôt, on décide d’une nouvelle mutation monétaire pour renflouer les caisses de l’État . Les esprits s’échauffent contre les États, pour le plus grand bénéfice du dauphin .

L'exécution de l'ordonnance de 1357 est vite bloquée. La commission d'épuration est désignée mais ne fonctionne que cinq mois. Les collecteurs d'impôts nommés par les États rencontrent l'hostilité des paysans et des artisans pauvres. Les six députés entrés au conseil de tutelle sont en minorité et les États généraux manquent d’expérience politique pour contrôler en permanence le pouvoir du dauphin qui, en acquérant du savoir-faire, retrouve l'appui des fonctionnaires. Les déplacements fréquents, coûteux et dangereux à l'époque, découragent les députés de province et les États sont de moins en moins représentatifs. Peu à peu, seule la bourgeoisie parisienne vient siéger aux assemblées. Enfin, Jean le Bon, qui garde un grand prestige, désavoue le dauphin et, depuis sa prison, interdit l'application de l'ordonnance de 1357. Étienne Marcel, constatant l'échec de l'instauration d'une monarchie contrôlée par voie législative, essaie de la faire proclamer par la force. Il ne remet pas en cause la nécessité d'avoir un souverain, mais il cherche à composer avec celui qui lui laissera le plus de pouvoir. Il oscille entre la faiblesse supposée du dauphin et la cupidité de Charles le Mauvais.

Il signe en janvier 1358 le premier traité de Londres, qui prévoit :

la cession en pleine souveraineté des anciennes possessions d'Aquitaine des Plantagenêt (le 1/3 du pays): la Guyenne (mise sous commise par Philippe VI au début du conflit), la Saintonge, le Poitou, le Limousin, le Quercy, le Périgord, le Rouergue et la Bigorre ; une rançon de 4 millions d'écus ; le maintien des prétentions d'Édouard III à la couronne de France.

L'assassinat des maréchaux

Journée du 22 février 1358 et Traités de Londres (1358 et 1359).

La nouvelle de l'acceptation par Jean le Bon du premier traité de Londres, qui cède le tiers du territoire, à l'Angleterre provoque un tollé dont Étienne Marcel va profiter.

Jean Baillet, le trésorier du Dauphin, est assassiné le 24 janvier 1358. Le meurtrier (le valet d'un changeur parisien) est saisi alors qu'il se réfugiait dans une église et le dauphin fait de son exécution un exemple. Étienne Marcel exploite les esprits qui s'échauffent : Il y a deux cortèges funèbres, celui de la victime suivi par le dauphin et celui du meurtrier qui est lui suivi par la bourgeoisie parisienne. Le 22 février 1358, Étienne Marcel déclenche une émeute réunissant trois mille personnes qu'il a convoquées en armes. La foule surprend Regnault d'Acy, l'un des négociateurs du Traité de Londres qui a rapporté la nouvelle à Paris. Il se réfugie dans une pâtisserie où on l'égorge férocement avec ses proches.

Puis la foule envahit le Palais de la Cité pour affronter le régent. Étienne Marcel et certains de ses partisans parviennent à sa chambre dans le but de l'impressionner pour pouvoir mieux le contrôler. Il s'exclame: « Sire, ne vous ébahissez pas des choses que vous allez voir, car elles ont été décidées par nous, et il convient qu'elles soient faites ». Le maréchal de Champagne Jean de Conflans et le maréchal de Normandie Robert de Clermont sont tués devant le prince, qui est couvert de leur sang et croit son existence menacée. Marcel l'oblige à coiffer le chaperon rouge et bleu des émeutiers (aux couleurs de Paris) alors que lui-même met le chapeau du Dauphin et à renouveler l’ordonnance de 1357.

Il l'épargne pensant pouvoir le contrôler aisément : c'est une lourde erreur. Le timide et frêle dauphin se révèlera être un redoutable politique. De fait, jamais Étienne Marcel ne parviendra à le contrôler, même si dans les premiers temps le futur monarque n'avait pas assez de pouvoir pour contrer directement ce redoutable tribun.

Le dauphin ne peut qu’accepter un nouveau changement institutionnel. Son conseil est épuré et quatre bourgeois y rentrent. Le gouvernement et les finances sont aux mains des États, Charles le Mauvais reçoit un commandement militaire et de quoi financer une armée de 1 000 hommes, le dauphin lui obtient de devenir régent du royaume ce qui permet de ne plus tenir compte des décisions du roi tant que celui-ci demeure en captivité (et en particulier des traités de paix inacceptables).

Pour ratifier cette nouvelle ordonnance et en particulier son contenu fiscal, il faut l’accord de la noblesse dont une partie ne veut plus se réunir à Paris (en particulier les Champenois et Bourguignons, scandalisé par l’assassinat des maréchaux, qui ont quitté Paris). La noblesse se réunissant à Senlis fournit au dauphin l’occasion qu’il attendait pour quitter la capitale, ce qu’il fait le 17 mars. Il participe aux états de Champagne qui ont lieu le 9 avril à Provins, obtient le soutien de la noblesse de l’Est du royaume, et met les délégués parisiens en difficulté. Fort de ce succès, il s’empare des forteresses de Montereau et de Meaux. L’accès est de Paris est bloqué. Au sud et à l’ouest, les compagnies écument le pays. Il ne reste que l’accès nord qui permette de garder le contact avec les villes des Flandres. Les accès fluviaux sont bloqués. Le 18 avril, Étienne Marcel lui envoie son défi et la ville se prépare au combat : on creuse des fossés, le remblai constituant un talus pour arrêter les tirs d’artillerie. On finance ces travaux par une mutation monétaire et en prélevant un impôt, ce qui diminue la confiance des Parisiens envers le gouvernement des États.

Le dauphin réunit les états généraux à Compiègne. Ils décident le prélèvement d’un impôt contrôlé par les états, un renforcement monétaire (la monnaie ne devant plus bouger jusqu’en 1359); par contre le conseil du dauphin n’est plus contrôlé par les états.

Grande Jacquerie.

Le 28 mai 1358, les paysans de Saint-Leu-d'Esserent (près de Creil dans l'Oise), excédés par les levées fiscales votées à Compiègne et destinées à mettre le pays en défense, se rebellent. Rapidement, les exactions contre les nobles se multiplient au nord de Paris, zone épargnée par les compagnies et tenue ni par les Navarrais ni par les troupes du dauphin. 5 000 hommes se regroupent rapidement autour d’un chef charismatique, Guillaume Carle, connu sous le nom que lui attribue Froissart : Jacques Bonhomme. Il reçoit très rapidement des renforts de la part d’Étienne Marcel (300 hommes menés par Jean Vaillant), afin de libérer Paris de l’encerclement que le dauphin est en train de réaliser en préservant l’accès nord qui permet de communiquer avec les puissantes villes des Flandres. L'alliance avec Étienne Marcel semble réussir lorsque les Jacques s'emparent du château d'Ermenonville.

Le 9 juin, les hommes du Prévôt de Paris et une partie des Jacques (environ mille hommes) conduisent un assaut sur la forteresse du Marché de Meaux où sont logés le régent et sa famille pour s’assurer de sa personne. C’est un échec : alors que les Jacques se ruent à l’assaut de la forteresse, ils sont balayés par une charge de cavalerie menée par le comte de Foix, Gaston Phébus, et le captal de Buch, Jean de Grailly.

Mais le gros des forces de Guillaume Carle veut en découdre à Mello, bourgade du Beauvaisis le 10 juin. Écarté du pouvoir par Étienne Marcel qui a trop vite cru contrôler le régent après l'assassinat des maréchaux, Charles le Mauvais doit reprendre la main et montrer au Prévôt de Paris que son soutien militaire est indispensable. Pressé par la noblesse et particulièrement par les Picquigny auxquels il doit la liberté et dont le frère vient d’être tué par les Jacques, Charles le Mauvais y voit le moyen d'en devenir le chef. D'autre part, les marchands pourraient voir d'un bon œil que l'on sécurise les axes commerciaux. Il prend la tête de la répression, engage des mercenaires anglais et rallie la noblesse. Il s’empare par ruse de Guillaume Carle venu négocier, et charge les Jacques décapités. C’est un massacre, et la répression qui s'en suit est très dure : quiconque est convaincu d'avoir été de la compagnie des Jacques est pendu sans jugement. La jacquerie se termine dans un bain de sang dont Charles le Mauvais porte la responsabilité, alors que le dauphin a su garder les mains propres.

La reconquête de Paris

Une fois la Jacquerie écrasée, Charles de Navarre, rentre à Paris le 14 juin 1358. Il pense avoir rallié à lui la noblesse, mais une grande partie des seigneurs qui était à ses côtés contre les Jacques ne le suit pas dans cette démarche, et reste derrière le régent qui a su gagner leur confiance. Charles le Mauvais s’établit à Saint-Denis. Il est fait capitaine de Paris par acclamation et Étienne Marcel envoie des lettres dans toutes les villes du royaume pour qu’il soit fait « capitaine universel » . L’objectif est de créer une grande ligue urbaine et d’opérer un changement dynastique en faveur du Navarrais.

On engage des archers anglais pour pallier les nombreuses défections de chevaliers qui ont quitté les rangs de l’armée de Charles le Mauvais et assiègent Paris avec le dauphin à partir du 29 juin. Ce dernier se voit encore renforcé par l’arrivée de nombreuses compagnies qui voient dans le pillage de Paris une bonne affaire. Ces troupes remportent quelques escarmouches contre les troupes d'Étienne Marcel ou du Navarrais.

Le dauphin veut à tout prix éviter un bain de sang qui le discréditerait et souhaite une solution négociée. Il ne fait donc pas donner l’assaut et continue le blocus en espérant que la situation change. Mais les mercenaires anglais qui défendent la capitale sont considérés comme ennemis et s’attirent l’inimitié des Parisiens. Le 21 juillet, à la suite d’une rixe de taverne qui dégénère en combat de rue, 34 archers anglais sont massacrés. Les Parisiens en armes en saisissent 400 qu’ils veulent soumettre à rançon.

Le lendemain, Étienne Marcel, Robert Le Coq et Charles de Navarre réunissent la population place de Grève pour calmer les esprits, mais les événements leur échappent et la foule réclame de les débarrasser des Anglais. Pour maîtriser la foule (8 000 piétons et 1 600 cavaliers en arme), ils la conduisent par groupes distincts vers les mercenaires en embuscade ; ceux-ci taillent les Parisiens en pièces : 600 à 700 meurent dans ces affrontements. Les Parisiens suspectent Charles de Navarre d'avoir prévenu les mercenaires de leur arrivée (il les a quittés avant le combat). Leurs chefs soutenant les ennemis du pays contre le régent et contre la population, les Parisiens se sentent trahis et se désolidarisent d’Étienne Marcel, d’autant que Charles de Navarre attend son frère Philippe et des renforts anglais. La nouvelle du massacre des Parisiens fait vite le tour de la ville, et Étienne Marcel est hué à son retour à Paris.

La rumeur enfle rapidement : on dit que Philippe de Navarre arrive avec 10 000 Anglais. On redoute qu’ils ne vengent leurs camarades et pillent la ville. Préparant l'entrée des navarrais, Étienne Marcel fait marquer les maisons de ceux qu'il suspecte de sympathie pour le régent, dans la nuit du 30 au 31 juillet. Mais les signes sont interprétés, et la suspicion à son égard augmente encore. L'échevin Jean Maillart et Pépin des Essarts convainquent les bourgeois de demander l’aide du régent. Le 31 juillet 1358, à l’aube, Étienne Marcel en compagnie du trésorier de Charles de Navarre essaye de se faire remettre les clefs de la Porte de Saint-Denis mais se heurte au refus de Jean Maillard. N'insistant pas, il tente sa chance à la Porte Saint-Antoine, mais Jean Maillart a sonné l'alerte et rameute le maximum de monde : Étienne Marcel surpris est sommé de crier « Montjoie au roi et au duc. ». Après hésitation il s'écrie « Montjoie au roi. ». Il est apostrophé, la foule gronde. Son sort est déjà scellé : au signal convenu (« Qu'est ce que ceci ? »), il est massacré avec ses suivants.

Le dauphin, qui ne croit plus en une reddition, est en train de se diriger vers le Dauphiné quand on lui apprend les nouvelles en provenance de Paris. Il entre dans la capitale le 2 août triomphalement, il a les mains propres. Pardonnant aux Parisiens (il n’y a que très peu de répression, seules quinze personnes sont exécutées pour trahison), il veille à ne pas spolier les proches des exécutés tout en récompensant ses alliés. Par exemple, la riche veuve de l'échevin Charles Toussac exécuté le 2 août est mariée avec Pierre de Dormans : Le roi récompense Jean de Dormans (un de ses fidèles) en plaçant son frère et il ne spolie pas l'héritage de la veuve de son opposant.

Deuxième traité de Londres (1358 et 1359).

En mars 1359, tenant compte de l'approche la fin de la trêve et du fait que le dauphin s'est déclaré régent du Royaume, Jean le Bon cherche à reprendre les rênes du pouvoir et accepte un second traité de Londres, encore plus contraignant :

Aux anciennes possessions d'Aquitaine des Plantagenêt, s’ajoutent toutes les terres qui ont un jour appartenu à l'Angleterre : le Maine, la Touraine, l'Anjou et la Normandie.

Le roi d'Angleterre reçoit l'hommage du duc de Bretagne, réglant ainsi la guerre de succession de Bretagne en faveur de Jean de Montfort, allié des Anglais.

La rançon est fixée à 4 millions d'écus avec un échéancier plus bref.

Ces conditions représentent plus de la moitié du territoire et plusieurs années de recettes fiscales. Les accepter discréditerait définitivement les Valois, et risquerait de faire sombrer le Royaume dans une nouvelle guerre civile qui offrirait à Édouard III la couronne de France sur un plateau. Le traité, qui doit rester secret, arrive à la cour des comptes le 27 avril 1359. Le 25 juin 1359, passant outre les ordres de son père, le régent réunit les États généraux qui déclarent que le traité « n’est ni passable ni faisable ». C'est un coup de maître : en passant par les États généraux, il reconsolide le pays contre les Anglais et dédouane son père qui est aux mains d'Édouard III. Il ressort de cette affaire avec un pouvoir raffermi et le pays derrière lui. Mais, pour les Anglais, il s'agit d'une déclaration de guerre : Édouard III débarque en octobre 1359 pour prendre Reims, la ville du sacre, et imposer à la chevalerie française une nouvelle défaite qui achèverait de la discréditer.

Chevauchée et Terre déserte.

Mais, en accord avec le roi Jean et son entourage londonien qui ne veulent pas que la mort éventuelle d'Édouard III sur le champ de bataille ne déclenche des représailles à leur encontre, Charles lui oppose la tactique de la terre déserte et mène une guerre d'escarmouches refusant toute bataille rangée. Les portes de Reims restent closes. Or, conformément à sa stratégie qui consiste à forcer les Français à livrer une grande bataille en rase campagne, Édouard III n'a pas emmené de machines de guerre qui l'auraient ralenti. Il se dirige vers la Bourgogne. Cette chevauchée tourne au fiasco pour les Anglais, harcelés, affamés, privés de montures (faute de fourrage). Pendant ce temps, des marins normands mènent un raid sur le port de Winchelsea (mars 1360), déclenchant une panique en Angleterre.

Fou de rage, Édouard III remonte vers Paris et laisse son armée commettre de nombreuses exactions : il ne s’agit plus de la simple extorsion visant à nourrir son armée, mais de la destruction systématique de toutes les ressources - les pieds de vignes sont arrachés, le bétail abattu et toute âme qui vive massacrée. Ces exactions entraînent un vif ressentiment contre les Anglais. Nombre d’entre elles ont lieu pendant le carême et la Semaine sainte et, lorsque l’armée anglaise est décimée par un violent orage de grêle le lundi 13 avril, nombre de chroniqueurs y voient la main de Dieu. Édouard III se décide alors à négocier. Il signe la paix à Brétigny, où il dissout son armée de mercenaires. Celle-ci, pour se solder, se livre au pillage en Bourgogne, seule région « ouverte », car, contrairement à la Champagne et l'Île de France, leur arrivée n'y était pas prévue. Ces mercenaires forment l’embryon des Grandes compagnies.

Le retour du Roi . Traité de Brétigny.

Échaudé par le refus du deuxième traité de Londres, Jean le Bon a repris les choses en mains. Le danger d’une prise de pouvoir par les Navarrais ou par les états étant écarté, le roi veut neutraliser au plus vite le dauphin (il craint particulièrement qu'une action d'éclat entraîne la mort du roi d'Angleterre qui menacerait sa sécurité). Alors qu’Édouard III chevauche en France, les rênes du pays sont reprises par son éminence grise Guillaume de Melun, qui met le dauphin en résidence surveillée et dirige le conseil. Le parti royal négocie à la va-vite sur la base du premier traité de Londres, alors que l’armée anglaise est en déroute, évitant que ce succès bénéficie au seul dauphin.

Par rapport au premier traité de Londres, la rançon est ramenée de 4 à 3 millions d’écus, mais les conditions sont très lourdes et le traité est perçu comme honteux. Cet accord met un terme aux quatre années de captivité de Jean le bon, mais des otages sont livrés pour garantir le paiement de la rançon, dont le plus important est sans doute son ambassadeur et conseiller : Bonabes IV de Rougé et de Derval.

Édouard III obtient la Guyenne et la Gascogne en toute souveraineté, ainsi que Calais, le Ponthieu et le comté de Guînes. Il obtient également le Poitou - dont l'un des fils du roi, Jean, est pourtant comte -, le Périgord, le Limousin, l'Angoumois et la Saintonge. Enfin, il devient souverain de toutes les terres du comte d'Armagnac en recevant l'Agenais, le Quercy, le Rouergue, la Bigorre et le comté de Gaure.

En revanche, Édouard III renonce aux duchés de Normandie et de Touraine, aux comtés du Maine et d'Anjou et à la suzeraineté sur la Bretagne et la Flandre. Il renonce surtout à revendiquer la couronne de France. Ce traité vise à désamorcer tous les griefs qui ont conduit au déclenchement du conflit.

Charles a besoin de temps pour réorganiser le pays et mettre fin à l'instabilité qui y règne. La rançon ne sera que partiellement versée et le Traité de Brétigny ne sera pas durable, mais il permet une trêve de neuf ans.

Son père nomme Charles Lieutenant général en toutes les parties de la langue d'oïl le 17 décembre 1362. En 1364, ayant regagné l'Angleterre, il le nomme à nouveau son lieutenant et lui assigne le duché de Touraine.

Lutte contre les compagnies en Normandie

Le dauphin évincé du pouvoir, comme à chaque fois qu’il est en difficulté, demande conseil à son oncle l’empereur Charles IV. Celui-ci lui recommande de concentrer ses efforts sur la Normandie, région particulièrement touchée par les exactions des compagnies tolérées par les Navarrais. Il s’agit souvent de mercenaires anglais qui, en leur nom propre ou en se réclamant du roi de Navarre, prennent le contrôle de forteresses pour le compte d’Édouard III. Mantes, Meulan et Vernon sont des places fortes navarraises qui contrôlent la vallée de la Seine en aval de Paris. Qu’il s’agisse de forces navarraises, anglaises ou de simples brigandages, les effets sont les mêmes : la population est rançonnée et les échanges fortement perturbés.

Le dauphin lève un impôt direct, le fouage, pour organiser la défense du duché. Il peut ainsi financer une flottille de guerre qui protège les échanges entre Paris et Rouen. Depuis 1362, il peut compter sur Bertrand du Guesclin pour défendre la Basse Normandie. Il rachète le donjon de Rolleboise, qui contrôle la Seine, à Jean Jouël, un capitaine anglais qui l'a pris en son nom pour le compte d’Édouard III. Les paysans le rasent pour empêcher qu'il serve à nouveau de base pour de nouvelles exactions.

Mais le danger le plus menaçant reste Charles de Navarre : en 1363, Jean le Bon confie à Philippe le Hardi en apanage le duché de Bourgogne, vacant depuis la mort de Philippe de Rouvre en 1361, évinçant le Navarrais pourtant bien placé héréditairement. Ce dernier, profitant du retour du roi à Londres pour tenter une nouvelle fois de faire valoir ses droits à la couronne, masse une armée en Basse Normandie. Sur instruction de son père, le duc prend les devants : du Guesclin attaque les forteresses navarraises, prenant Mantes et Meulan les 7 et 11 avril, et prend le contrôle de la Seine. Pour éviter que Blanche de Navarre, sœur de Charles le Mauvais, n’ouvre pas les portes de Vernon, Pontoise, Neauphles, Chateauneuf-de–Lincourt, Gisors ou Gournay, le dauphin marche sur Vernon où elle est retranchée et négocie sa neutralité dans le conflit qui l’oppose aux Navarrais. Il nomme les capitaines qui contrôleront les châteaux et leur fait jurer qu’ils ne feront pas la guerre contre lui.

Le roi s’éloigne du pouvoir

En 1362, après le désastre de Brignais, où les compagnies battent à plate couture l'armée qu'il a pu réunir avec l'argent des impôts, Jean le Bon voyant un pays ruiné et à feu et à sang cherche une porte de sortie. Envisageant de reconquérir son honneur en croisade contre les Turcs, il reçoit la croix d’Outremer des mains du pape à Avignon le 30 mars 1363. Cette croisade financée par le pape permettrait d’emmener les compagnies se battre contre les turcs et serait financée par les décimes, le roi comptant bien en récupérer une partie pour financer le remboursement de sa rançon. Mais le pape impose que les décimes soient prélevées par les évêques eux-mêmes, ce qui ôte tout espoir de plus-value à Jean le Bon. Finalement, il repart pour Londres le 3 janvier 1364 pour renégocier le Traité de Brétigny pour lequel il a du mal à payer la rançon et la libération des otages (son fils Louis d’Anjou, lassé d’attendre sa libération, s'est déjà enfui de Londres).

Avant de partir, il réunit les États à Amiens fin décembre 1363 pour leur faire part de sa décision. Le dauphin, convié et recevant l'instruction d'attaquer Charles le Mauvais avant qu'il ne mette en branle les troupes qu'il masse en Normandie, y obtient de pouvoir lever l'impôt nécessaire pour lever 6 000 hommes pour lutter contre les compagnies. Jean le Bon meurt à l'hôtel de Savoy, à Londres, le 8 avril 1364.

Début de règne

Le sacre et la fin de la guerre civile, Bataille de Cocherel.

Son éviction de la succession de Bourgogne au profit de Philippe le Hardi en septembre 1363 est pour Charles de Navarre inacceptable. En 1364, Jean le Bon, libéré suite au traité de Brétigny, est retourné se constituer prisonnier en Angleterre car son fils Louis laissé en otage pour garantir les accords de Brétigny s'est échappé. Comme le dauphin Charles doit assurer la régence, Charles le Mauvais croit alors en son étoile. Il se lance dans des tractations diplomatiques qui laissent clairement entrevoir ses intentions. Il rencontre le Prince Noir à Bordeaux. Il négocie la paix avec Pierre IV d'Aragon, lui promettant des terres appartenant au roi de France: le bas-Languedoc, les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne (mais son frère Louis combat coté castillan ce qui ralentit les négociations qui ne sont finalisées qu'en août 1364). Pour prendre à revers le duché de Bourgogne, il recrute des troupes parmi les compagnies. Il fait même broder sa bannière aux armes de France et de Navarre. Les Valois ne sont pas dupes et prennent les devants. Le Dauphin Charles, averti par son père avant de repartir se constituer prisonnier à Londres, lance l'offensive : les forteresses normandes du Navarrais sont conquises par du Guesclin, Charles le Mauvais contre-attaque, et tente d'empêcher le sacre de Charles en lui coupant la route de Reims. Bertrand du Guesclin, à la tête de l'armée levée grâce aux impôts votés par les États généraux de 1363, le bat le 16 mai 1364 à la bataille de Cocherel, ce qui met fin à la guerre civile et rétablit l'autorité royale au yeux de la population, montrant que les sacrifices financiers consentis par la population pour l'effort de guerre ont été suivis d'effets sur le terrain, et permet le sacre du roi de France le 19 mai 1364 dans la cathédrale de Reims. Le nouveau roi prend alors une décision qui marque clairement sa volonté politique : les prisonniers français pris à Cocherel sont décapités et non mis à rançon comme il est d'usage dans la guerre féodale. Ce qui signifie que la guerre privée contre le roi est à présent considérée comme de la trahison.

Par le traité d'Avignon, en mars 1365, Charles le Mauvais abandonne à Charles V ses possessions en Basse-Seine (Comté d'Évreux) en échange de la ville de Montpellier. Cet accord ne sera cependant réellement appliqué que 5 ans plus tard.

Guerre de Succession de Bretagne.

Depuis 1341, la maison de Montfort, soutenue par l'Angleterre, et la maison de Blois, protégée par la France, se disputent le duché de Bretagne. Les Anglais occupent Brest depuis 1342, mais la situation était bloquée depuis la mort de Jean de Montfort en 1343. En 1363, son fils Jean IV rentre en Bretagne après avoir été éduqué à la cour d'Édouard III qu'il n'apprécie guère: il escompte s'entendre avec Charles de Blois pour obtenir la paix et le partage de la Bretagne. Mais Jeanne de Penthièvre ne l'entend pas de cette oreille et relance conflit, rejetant Jean VI dans le camp anglais. La guerre reprend donc en 1363 où Charles de Blois secondé par Bertrand du Guesclin remporte quelques succès, mais, quand son stratège doit le quitter pour se rendre maître des places fortes navarraises en Normandie, son avancée s'arrête: il assiège en vain Bécherel. L'occasion est belle de négocier un accord à Évran, mais Jeanne de Penthièvre fait capoter une nouvelle fois les négociations. Jean IV peut alors s'organiser et en septembre 1364, assiège Auray avec l'Anglais John Chandos. Ils vainquent Charles de Blois et Bertrand du Guesclin arrivés au secours des assiégés à la Auray, le 29 septembre 1364. Cette bataille marque la fin de ce long conflit: Charles de Blois y est tué et Jeanne de Penthièvre se retrouvant veuve voit sa cause s'effondrer. La paix est avalisée le 12 avril 1365 par le premier traité de Guérande qui établit Jean IV comme héritier légitime. Il ne repousse pas totalement les prétentions des Penthièvre, puisqu'il établit ainsi la loi successorale en Bretagne:

le duché se transmettra de mâle en mâle dans la famille des Montfort ;

en cas d'absence de descendance mâle, il passera aux mâles de la famille de Penthièvre.

Charles V ne s'oppose pas à l'élévation du comte de Montfort, dans la crainte qu'il ne fasse hommage de la Bretagne à Édouard, son protecteur et beau-père. Il le reconnaît pour duc, reçoit ses serments, sans être dupe ; mais il gagne par cette politique l'amitié de la noblesse bretonne, et Olivier de Clisson passe à son service. En fait, il officialise très habilement deux points:

en recevant son hommage en décembre 1366 (qui n'est qu'un hommage simple et non un hommage lige), il fait reconnaître la souveraineté de la France sur la Bretagne, même si dans les faits le duché est très autonome.

Il consolide l'introduction de la masculinité dans le droit successoral, délégitimant ainsi les prétentions d'Édouard III à la couronne de France.

Jean IV, qui épouse une sœur puis une belle-fille du Prince Noir, est un allié des Anglais, et donc un ennemi de Charles V, lequel mène une reconquête patiente de tout le territoire français. Une fois débarrassé des Anglais qui ne contrôlent plus que quelques places fortes sur le continent et n'ont plus la maîtrise des mers depuis la bataille de la Rochelle, le roi de France reprend les hostilités et confisque le duché de Bretagne en 1378. Soutenu par le peuple breton et par la volonté d'indépendance des barons, Jean IV se maintient de fait.

Lutte contre les Grandes compagnies.

Le rétablissement de l’autorité royale et de l’économie passe par l’éradication des compagnies qui saignent le pays. Charles V doit faire comprendre que le royaume n’est plus un havre pour les pillards. Il traite le problème avec la plus grande rigueur et fermeté : il fait appliquer la loi et ne négocie pas avec les truands. Le roi et ses frères organisent la réponse militaire au sein de chaque principauté. C’est rapidement tout le pays qui s’organise contre les compagnies. Chevaliers, villes, paysans envoient des contingents. Les routiers français sont exécutés et les étrangers de quelque valeur soumis à rançon.

Une fois que la situation des compagnies est devenue inconfortable sur le sol français, Charles V confie à Bertrand du Guesclin la mission d’emmener celles qui restent combattre en Castille pour le compte de son allié Henri de Trastamare. Cela a un double effet : débarrassé des compagnies l’économie du pays se relance, et il entraîne bientôt le prince de Galles dans un conflit ruineux contre son allié. En décembre 1367, revenu victorieux de Castille mais exsangue, ce dernier lâche ses mercenaires aux frontières de la Guyenne. Marchant sur Paris, ces derniers sont repoussés par les Français. Mais cet acte est considéré comme un casus belli et il va relancer la guerre.

Première guerre civile de Castille.

Charles V, qui prévoit déjà la reconquête, voit d’un mauvais œil la présence d’un allié des Anglais aux frontières. Il souhaite le faire remplacer par un solide allié qui pourra le temps voulu faire peser une menace sur la principauté d’Aquitaine. Les Anglais ne peuvent pas reprendre les hostilités directement contre la France avant la fin des transferts de souveraineté décidés au traité de Brétigny : ils y perdraient toutes les concessions territoriales extrêmement avantageuses qu’ils y ont obtenu. Les Anglais ayant les poings liés, le roi de France a le libre choix de la reprise des hostilités, mais il n’en a pas les moyens économiques, le pays étant ravagé par les compagnies et saigné par l’exorbitante rançon de Jean le Bon. Pour se refaire une santé financière, il faut se débarrasser des compagnies qui bloquent tous les axes commerciaux et pressurisent la population de tout ce qu’elle aurait pu donner en taxes à l’État. Avignon étant menacée et rançonnée par les compagnies, le pape voit d’un bon œil le projet de croisade en Espagne proposé par Charles V. L’objectif officiel est le suivant : mener une croisade contre l’émirat de Cordoue, ce qui nécessite de passer par la Castille. Le pape n’est pas dupe, mais ses intérêts convergent avec ceux de Charles V : il faut se débarrasser des compagnies. Il finance donc l’expédition.

Charles V charge Bertrand du Guesclin de rassembler les compagnies et de les mener en Castille. La croisade arrive en Catalogne en janvier 1366 et obtient de rapides succès. Henri de Transtamare est couronné le 5 avril 1366.

Rapidement chassé du trône castillan, Pierre le Cruel prépare son retour. En toute logique, il trouve des alliés chez les adversaires de la France et peut s'appuyer sur Édouard de Woodstock - le Prince Noir - et Charles le Mauvais. Il active son alliance anglaise, promettant au Prince Noir de financer le conflit. Ce dernier lève donc une armée embauchant les compagnies qui ravagent le Languedoc. Charles le Mauvais, roi de Navarre, autorise le passage de cette armée. Elle franchit le col de Roncevaux en février 1367. Henri de Transtamarre lui barre la route à Nájera et livre combat aux archers anglais contre l’avis de Bertrand du Guesclin le 3 avril 1367. L’arc long anglais y est une fois de plus décisif : les Franco-Castillans, écrasés sous une nuée de flèches, sont taillés en pièces. Bertrand du Guesclin est fait prisonnier. Henri doit de nouveau s'enfuir en France et Pierre le Cruel reprend le pouvoir. Cependant le roi de France tire plusieurs bénéfices de l’expédition castillane : d’une part il est définitivement débarrassé des compagnies qu’il avait engagées avec l’argent du pape, et d'autre part cette victoire coûte très cher aux Anglais, car Pierre le Cruel n’a pas les moyens de payer l’armée qui l’a remis sur le trône. C’est ruiné et devant se débarrasser des compagnies que le prince Noir regagne l’Aquitaine.

Pierre le Cruel n'ayant pas versé les contreparties promises au Prince Noir dans le traité de Libourne, les troupes anglaises retournent en Guyenne, laissant le champ libre à Henri de Trastamare, toujours allié du roi de France par le traité d'Aigues-Mortes. En 1367, Henri et du Guesclin assiègent Tolède et battent l'armée de Pierre le Cruel arrivée en renfort lors de la bataille de Montiel.

Pierre le Cruel et Henri de Trastamare s'affrontent en un combat singulier dont la conclusion est la mort de Pierre de Castille. Henri devient roi de Castille sous le nom d'Henri II, et la couronne de Castille passe des mains de la maison d'Ivrée à celle de Trastamare. La France dispose désormais d'un allié à la tête du royaume de Castille. Cet allié se révèle tout à fait décisif lors de la bataille de La Rochelle, en 1372, qui voit l'anéantissement de la flotte anglaise par l'alliance franco-castillane.

Réorganisation de l’armée

Charles V, qui prépare la reconquête, a mis à profit les années de répit obtenues en profitant du conflit castillan : ses finances sont redressées grâce à l’instauration d’un impôt permanent. Il faut à présent mettre sur pied l’armée de la reconquête.

La lutte contre les Grandes compagnies permet de mettre au point une nouvelle organisation des troupes et de repérer des capitaines fiables et fidèles, comme Bertrand du Guesclin ou Olivier de Clisson. On organise autour d’eux de petites armées composées de routiers d’une centaine d’hommes. On solde ainsi une armée permanente de 5 000 à 6 000 hommes, dont on est sûr qu’ils ne deviendront pas des pillards pendant les périodes de trêve. Ces effectifs sont largement suffisants pour mener la guerre faite de coups de main et de sièges nécessaires pour mettre au pas les compagnies. Les effectifs sont composés de volontaires français (souvent de petite noblesse) et d'arbalétriers italiens. Il faut combler le retard pris sur les Anglais en archerie. Charles V encourage les concours de tir à l’arc comme l’ont fait les rois d’Angleterre, et engage de nombreux arbalétriers entre 1364 et 1369.

Cette armée peut être levée en janvier 1364 grâce à l'impôt consenti par les États Généraux réunis à Amiens. Menée par Bertrand du Guesclin, elle remporte immédiatement sa première grande victoire à Cocherel. Son efficacité doit être prouvée pour justifier son financement par des impôts : le nombre de combattants et la qualité de leur équipement est contrôlée par des fonctionnaires, et la solde n’est versée qu'une fois par mois, lors de la montre, uniquement si l’équipement est satisfaisant. Il faut que ces armées soient extrêmement mobiles et très réactives : elles sont montées bien que combattant à pied. Elles sont informées par des chevaucheurs et messagers qui font la liaison entre le roi et le front.

Pour prendre rapidement les forteresses, une artillerie conséquente est formée : en 1375, le château de Geoffroy de Harcourt capitule sous le feu de 40 canons.

La reconquête

Isolement diplomatique de l’Angleterre

Charles V déploie une activité diplomatique intense. Il a toujours été proche de son oncle maternel, l’empereur germanique Charles IV et a toujours veillé à ce que ces liens ne refroidissent jamais. Il obtient de son oncle, en 1372, qu’il interdise aux mercenaires allemands de s’enrôler dans l’armée anglaise.

Avignon, résidence papale, est le centre diplomatique de l’Europe. Or Clément VI, qui est français, est l’ancien précepteur de l’empereur et a été élu en 1370 grâce aux efforts de Charles V et Louis d’Anjou, avec lesquels il est également proche.

Le roi de France envoie Thibaut de Hocie en 1368 nouer des alliances espagnoles. Il échoue en Aragon. Mais Henri de Transtamare, le nouveau souverain de Castille, fortement soutenu par Charles V dans la guerre de succession qu’il mène contre son demi-frère Pierre le Cruel, est un allié indéfectible et un farouche ennemi des Anglais qui ont, eux, soutenu son rival. Thibaut de Hocie revient donc avec un solide traité d’alliance, qui sera précieux après la victoire de Montiel et la victoire définitive sur Pierre le Cruel.

En 1371, Charles V réactive aussi la Auld Alliance et obtient le soutien des Écossais, après leur avoir promis qu’il n’y aurait plus de paix sans leur accord, comme ce fut le cas à Brétigny. De même, il soutient Owen de Galles, prétendant réfugié à sa cour, et pourra compter sur lui lors de la reconquête. Il cherche à obtenir la suprématie maritime pour couper l’arrivée de renforts anglais en Aquitaine, c’est pourquoi il est important qu’il puisse compter sur les flottes castillane et galloise et qu’il prenne contact avec le roi du Danemark.

L’isolement diplomatique des Anglais passe par la neutralisation de leurs alliés. Charles le Mauvais est la première menace pour la couronne de France : il est vaincu à Cocherel en 1364 et Charles V fait pression sur sa sœur Jeanne, l'épouse de Charles le Mauvais pour que ses forteresses ne puissent être utilisées par les troupes de son rival de beau-frère. Il propose dès 1365 d’échanger Mantes, Meulan et Longueville contre Montpellier. Les négociations traînent pendant 5 ans, durant lesquels le Navarrais tente d’obtenir un traité d’alliance perpétuelle avec les Anglais. Mais ceux-ci sont méfiants, du fait de ses revirements incessants dont ils ont déjà été victimes.

Mais, constatant que la Navarre est cernée par l’alliance franco-castillane et que les Anglais sont en difficulté, il revient en France pour signer le 26 mars 1371 un traité : il accepte les conditions de 1365 et fait hommage lige pour toutes les terres qu’il détient en France, ce qu’il avait toujours refusé.

En Flandres, Louis de Male est, un temps, sensible à la nécessité économique : les drapiers flamands sont dépendants des importations de laine anglaises. Le 10 octobre 1364, il fiance sa fille Marguerite, héritière des comtés de Flandre, de Nevers, de Rethel et de Bourgogne, avec Edmond de Langley, le fils d’Édouard III. Edmond recevrait en outre de son père Calais et le comté de Ponthieu ce qui avec l'Artois , le Rethel et la Flandre , constiuerait une principauté Anglaise équivalente à la Guyenne au Nord de la France! Mais pour cela, il doit avoir une dispense papale, c

 

Ce prince n'avait pourtant ni l'instant mordant d'un Bélier comme Napoléon III, ni la puissance volontaire d'un Lion comme Napoléon et pas d'avantage la combativité d'un Scorpion comme Louis XI. Sa subtile efficacité sera toute dans  " la belle manière de vivre mesuré ment en toutes choses ". Méritant bien le surnom de sage, l sût s'entourer d'une équipe d'hommes compétents, se les attacher et en utiliser les capacités, ne craignant pas de confier son armée au plus capable, bien que de modeste origine: Bertrand Du Guesclin.

                             OOO/OO                 

ROBESPIERRE: Avec son Ascendant dans le signe et conjoint à Saturne, Robespierre est l'exemple d'un Verseau idéaliste, vivant plus au niveau de ses principes que de la vie pratique. L'homme de la Révolution Française servira sa cause, avec une implacable rigueur, qui se confondra avec les valeurs les plus progressistes de son temps. Figure de proue de la démocratie politique et sociale, défenseur des " Droits de l'Homme ", faisant passer la liberté avant le pain, le chef du Comité de Salut Public fera prévaloir la constitution la plus démocratique, apportant un grand progrès institutionnel: droit au travail, à l'assistance, à l'instruction, suffrage universel. Un Verseau prométhéen!

        

 

Biographie de Maximilien ROBESPIERRE

Maximilien Marie Isidore de Robespierre, né le 6 mai 1758 à Arras (Pas-de-Calais), mort guillotiné le 28 juillet 1794 à Paris place de la Concorde, était un avocat et un homme politique français, principale figure des Montagnards sous la Convention, il incarna la « tendance démocratique » de la Révolution française. Il demeure également l’un des personnages les plus controversés de cette période, surnommé « l’Incorruptible » par ses partisans, « la chandelle d’Arras » par Rivarol, l'un de ses adversaires, « tyran » ou « dictateur sanguinaire » par ses ennemis pendant la Terreur et après Thermidor.

Enfance et Formation

Maître Maximilien-Barthélémy-François de Robespierre, avocat au Conseil supérieur d'Artois, et Mlle Jacqueline-Marguerite Carraut, se rencontrèrent en 1757 ; ils se marièrent le 2 janvier 1758. Conçu hors mariage, Robespierre naquit à Arras le 6 mai 1758. Il était l’aîné d’une famille de vieille bourgeoisie. Par son père il descendait d'une famille de gens de robe artésiens ; son grand-père maternel était un brasseur d'Arras. Le couple eut quatre autres enfants : Charlotte en 1760, Henriette-Eulalie-Françoise en 1761 et Augustin en 1763. Le 4 juillet 1764, un cinquième enfant vit le jour. Mais la mère mourut dix jours après, à vingt-neuf ans, suivie de près par le nouveau né. Robespierre avait six ans. Contrairement à ce qu'affirment les Mémoires de Charlotte, François de Robespierre n'abandonna pas immédiatement ses enfants. On trouve des traces de lui à Arras jusqu'en mars 1766, puis de nouveau en octobre 1768. Puis des documents nous confirment sa présence à Mannheim, en Allemagne en mai 1770 et en octobre 1771. L'année suivante, il était de retour à Arras, où il reprenait ses fonctions d'avocat. En mars 1778, à la mort de son beau-père, un ultime document prouve qu'il était absent d'Arras. Par la suite, on perd sa trace.

Après la mort de leur mère, les deux filles furent recueillies par leurs tantes paternelles, les garçons par leur grand-père maternel, Jacques Carraut. Maximilien entra, en 1765, au collège d'Arras (qui n'appartenait pas encore aux Oratoriens). Charlotte, dans ses Mémoires, affirme que le caractère de Maximilien était devenu grave et sérieux. En 1769, grâce à l'intervention du chanoine Aymé auprès de l'évêque d'Arras, il obtint une bourse de 450 livres annuelles de l'abbaye de Saint-Vaast et entra au collège Louis-le-Grand, à Paris.

Malgré son extrême dénuement, il fit de brillantes études au collège Louis-le-Grand (1769-1781), où il eut pour condisciples Camille Desmoulins et Louis-Marie Stanislas Fréron. D'après l'abbé Proyart, c'était un élève studieux, se consacrant uniquement au travail, solitaire et rêveur, peu expansif. Très bien vu par ses maîtres, en 1775, il fut choisi pour prononcer le compliment en vers du nouveau roi Louis XVI. Reçu bachelier en droit de la Faculté de Paris le 31 juillet 1780, il obtint son diplôme de licence le 15 mai 1781 et s'inscrivit sur le registre des avocats du Parlement de Paris deux semaines après. Le 19 juillet, sur rapport du principal du collège, une récompense de 600 livres lui fut octroyée. Par ailleurs, sa bourse à Louis-le-Grand passa à son frère Augustin.

Anecdotes

Maximilien de Robespierre, est le seul révolutionnaire présent dans le classement très controversé des « 100 plus grands Français de tous les temps ». Danton, Saint Just, Marat et Mirabeau n’y figurent pas.

Certains lui attribuent l'adage « On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. »

 


 

 

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